Dans une volonté d’analyser au mieux les trajectoires musicales ainsi que la représentation des femmes dans le secteur musical, FACIR a collaboré avec le centre de recherche Metices afin « de chercher à comprendre les mécanismes qui mènent à un déséquilibre dans la représentation entre femmes et hommes dans les musiques non classiques, et de mettre en place des pistes concrètes pour répondre à ces observations. »
Ce travail collaboratif s’est donc attelé à pallier l’insuffisance de données qualitatives et quantitatives permettant d’éclairer cette sous-représentation des femmes. Les chercheur·euses en charge de cette tâche ont œuvré à la conception d’un dispositif d’enquête structuré en deux principaux volets : quantitatif et qualitatif.
Le premier volet s’est organisé selon une enquête par questionnaire donnant lieu à un traitement statistique des données récoltées. Un rapport d’enquête a été rédigé par Louise de Brabandère et Gaspard Wiseur sous la direction d’Aline Bingen. Ce rapport offre une série de résultats accompagnés de représentations graphiques et de commentaires des auteur.rices avec une attention particulière accordée à la variable « genre ». La focale est avant tout portée sur les membres de FACIR, non pas dans l’optique de répondre à une problématique particulière mais davantage dans une perspective descriptive de l’échantillon étudié. Cette première phase de la recherche a également permis d’identifier un certain nombre de musiciennes ayant accepté de réaliser un entretien, étape nécessaire à l’élaboration du second volet du dispositif d’enquête.
Ce second volet, de nature qualitative, a partiellement été mené par Nicolas Bujiriri dans le cadre d’un mémoire de Master interuniversitaire (ULB, UCL, UNamur, UMons, ULiège) en études de genre. L’ambition du mémoire a été de traiter à la fois de la question des inégalités de genre au sein de l’espace professionnel des musiques actuelles mais aussi des stratégies de lutte mobilisées par les musiciennes en réaction à ces inégalités. Ce travail s’est donc fait par une campagne d’entretiens semi-directifs menés auprès de musiciennes belges francophones, en fonction de leur vécu, des représentations qu’elles se font de leur métier, des spécificités de ce domaine d’activité ainsi que de leur marge d’action pour renverser les rapports sociaux de sexe à travers leur pratique professionnelle des musiques actuelles.
En mobilisant ces deux méthodologies d’enquête, les équipes de travail ont aspiré à mettre en lumière les raisons qui informent la potentielle sous-représentation des musiciennes dans le secteur professionnel.