Guichet des Arts : la bonne idée qui a fait pschit

05/09/15. Il y a quelques semaines, le Guichet des Arts annonçait via son site internet la suspension temporaire de ses activités. Après seulement 3 ans, cette ASBL cesse d’offrir des services pourtant nécessaires aux artistes. Aucune information officielle n’a été communiquée concernant cette suspension, aucune raison n’a été donnée, ni aucune précision sur le côté définitif ou non de cette décision.

Revenons brièvement sur les missions remplies par ce service et les manques qu’il comblait afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les besoins des artistes et technicien·nes du spectacle.

Historique

Depuis 2013

Le Guichet des Arts est une ASBL privée montée fin 2013 par plusieurs représentants d’associations culturelles et de syndicats (FGTB, CSC, SABAM, SACD, SOFAM, Union des Artistes, CPEPAS) en partenariat avec l’administration de la FWB. Il a été financé à la hâte par la ministre Fadila Laanan en fin de mandat au sortir d’une crise qui a ébranlé tout le secteur. Il avait pour but d’apporter une information générale et un accompagnement sur toutes les questions relatives au statut social et fiscal des artistes. En pratique, il organisait des permanences juridiques, des séances d’information sur le statut de l’artiste, etc.

FACIR a rejoint son conseil d’administration en février 2014

Ce Guichet offrait l’avantage d’un point central de collecte d’informations à destination des artistes et technicien·nes, tous domaines confondus, sur le modèle de son pendant flamand, le KunstenLoket. Cet organisme unique compilait à lui seul toutes les informations qu’il aurait fallu récolter par bribes auprès d’une multitude de services : syndicat, ONEM, BSA, voire un juriste.

Pour s’acquitter de ces missions, le Guichet bénéficiait d’une convention avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui lui octroyait 100.000€ par an.

Parallèlement à ce travail, en offrant ses services aux artistes, le Guichet acquérait une expertise à propos du secteur, une meilleure connaissance de leurs besoins et réalités, et pouvait ainsi devenir un outil pour informer le cabinet et les instances décisionnaires en matière de priorités et de politiques à défendre et ainsi développer un volet d’observateur et de conseil.

2016

En octobre 2016, et après plusieurs mois de discussions, le Facir a décidé de quitter l’association. Nos membres mandaté·es pour nous représenter au CA du Guichet des Arts ont été les premiers à pointer les graves dysfonctionnements internes et les négligences du Conseil d’Administration. Nous revendiquons notre rôle de lanceur d’alerte dans ce dossier. D’autres associations membres ont pris la même décision. Les erreurs de gestion ont été analysées et, manifestement, leurs conséquences ont conduit à la suspension des activités de l’ASBL.

2017

La cessation des activités du Guichet des Arts a laissé un grand vide qu’il est nécessaire de combler au plus vite. Les artistes et technicien·nes ont besoin d’informations en permanence pour s’orienter dans les réglementations complexes quant à leur statut fiscal et juridique.

Nous savons que certaines structures culturelles ont été consultées pour une possible reprise des activités du Guichet. Nous saluons cette initiative, et espérons qu’elle débouchera sur des avancées concrètes avec, cette fois, des garanties quant à la qualité des moyens et de la gestion de cet outil.

Si cette nouvelle mouture du Guichet des Arts voit le jour, nous appelons à la vigilance du ou des cabinets qui subventionneront ses missions et ce, à propos de plusieurs points :

  • La transparence quant à son fonctionnement devra être exemplaire. Tant au niveau de sa gestion financière qu’en ce qui concerne les outils de suivi et de contrôle.
  • La priorité doit rester l’information et l’accompagnement des artistes et techniciens. Il y a clairement un manque en terme d’accessibilité des travailleurs de ce secteur aux informations nécessaires pour s’en sortir dans les méandres juridiques et sociaux qui les concernent : statut, exportation, cumul d’activités professionnelles, droits d’auteur, …
  • Des missions claires devront être définies en faveur des artistes, avec les moyens suffisants pour les mener à bien. Le secteur n’a pas besoin d’un organisme culturel intermédiaire de plus ponctionnant une enveloppe budgétaire déjà étroite, sans apport constructif pour ses bénéficiaires.

FACIR, ainsi que d’autres associations représentatives du secteur, souhaite ardemment l’arrivée d’une structure qui soit résolument et exclusivement tournée vers les intérêts des artistes et techniciens.