Bulletin Avril 2016 – Edito

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Guitaristes

[fruitful_dbox] Pourquoi une fédération de musiciens en FWB ? [/fruitful_dbox]

 

Si c’est un fait aujourd’hui admis que la révolution numérique a profondément changé la façon de consommer la musique, elle aura également eu un impact sur le chemin déjà ardu de la professionnalisation du musicien en Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’augmentation du “bruit” musical -et culturel au sens large-, sur les réseaux virtuels de tous poils [1], les problématiques liées à la diffusion et la redistribution des droits des oeuvres musicales diffusées en streaming [2], la chute des ventes de musique sur support physique tardant à être compensée par une réelle hausse des ventes numériques [3], l’accès de plus en plus malaisé aux médias classiques débordés et pourtant toujours nécessaires [4]; sont autant de difficultés nouvelles auxquelles le musicien professionnel d’aujourd’hui se trouve confronté, parfois pour le meilleur et souvent pour le pire.

Dans ce joyeux brouhaha et malgré l’accessibilité à une diffusion de proximité immédiate sur les réseaux sociaux, le musicien aspirant à une professionnalisation pérenne ne peut qu’avoir le tournis. Loup solitaire par excellence parmi les loups solitaires d’un monde post-moderne en transition, il se retrouve face à l’hydre de l’auto-entrepreunariat. Au darwinisme culturel le plus cru. Seuls les plus adaptés à la transition du marketing culturel numérique survivront et seront encensés en bons élèves par des institutions culturelles elles aussi en transition et qui sont souvent -à l’instar du musicien qu’elles s’efforcent de soutenir avec des budgets de plus en plus courts-, dépassées par les événements.

Le milieu du théâtre francophone belge, confronté à ses problèmes propres à la fois différents mais bien entendu connexes à ceux des musiciens, affronta la crise et les coupes dans le budget de la culture en créant une fédération où grosses structures théâtrales, associations et compagnies de toutes tailles s’efforcent d’organiser un lobbying efficace.

Née en 2013 à la suite d’initiatives inspirantes du genre dans d’autres secteurs, FACIR asbl est — à notre connaissance — la première fédération active des musiciens de la FWB. Partant du constat d’un manque de représentation du secteur musical au niveau des instances culturelles, l’association regroupe aujourd’hui les musiciens de la FWB autour d’une charte dans le but d’identifier des priorités communes, de mener des actions de représentation au sein de différentes institutions et de défendre les intérêts des musiciens auprès des instances officielles, des décideurs politiques [5], de l’administration et de la presse.

Fonctionnant grâce à l’implication bénévole de ses membres qui se réunissent une fois par mois sous forme d’un collectif, les activités du FACIR sont aussi multiples que la réalité du métier de musicien l’est. L’association organise régulièrement des rencontres et des tables rondes lors de différents évènements liés au secteur, participe aux débats de la consultation prospective “Bouger les lignes” initiée par le ministère de la culture de la FWB, tisse des liens avec d’autres associations nationales et internationales du secteur musical et culturel, réfléchit avec d’autres intervenants à l’augmentation des quotas de diffusion radiophonique de musique produite en FWB afin de soutenir la création locale, lutte également pour des quotas radiophoniques francophones forts, participe aux discussions sur le renouvellement du contrat de gestion de la RTBF, s’implique en faveur de l’élaboration d’un véritable statut de l’artiste, prend part à des initiatives de mutualisation d’outils et d’espace et réalise des ateliers pour chercher des pistes de solutions aux problématiques se présentant dans la réalité professionnelle des musiciens.

Cher musicien loup solitaire ! Créée dans l’urgence face à un besoin criant de faire entendre la voix des musiciens de la FWB en 2013, ta fédération s’organise et grandit de jour en jour. N’hésite pas à proposer à d’autres musiciens de la rejoindre afin de nous aider à recenser les besoins et manques de ce métier de plus en plus complexe, à venir fêter les 3 ans d’existence du FACIR lors de l’Assemblée Générale du FACIR le 17 mai à Liège à l’An Vert et ainsi participer à nos ateliers-débats sur l’avenir de ton secteur !

Nos salutations musicales,

Pour le FACIR,

Mathias Bressan


[1] dû notamment à l’accès à des technologies d’enregistrement sonore et visuel toujours plus démocratiques

[2] http://fr.express.live/2012/09/07/combien-gagnent-les-artistes-sur-spotify-et-itunes-match-exp-176177/

[3] http://www.snepmusique.com/wp-content/uploads/2016/03/DOSSIER-DEF-CONF-DE-PRESSE-8-MARS-2016.pdf

[4] Voir notamment le rapport explicatif sur les quotas radios du CSA et le taux d’audience des radios classiques : “Avec un taux d’utilisation moyen journalier de 3h19 et une audience moyenne de 68,9% du public en 2014, et même si elle connait une certaine érosion d’audience et de durée d’écoute depuis quelques années, la radio reste un média de premier plan en Fédération Wallonie- Bruxelles.” http://csa.be/documents/2495

[5] Notamment en adressant une note d’intention faisant part de nos lignes de convergence au cabinet du Ministre de la Culture en FWB