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Une étude de Quentin Anciaux, Pierre Bataille, Thomas Blondeel, Sébastien Bours, Louise de Brabandère, Solange De Mesmaeker , Carmelo Virone (dir.)
Les musicien·nes et interprètes représentent l’une des premières professions qui aient justifié la création de Smart, en 1998. Aujourd’hui encore, ils et elles représentent une part significative de nos sociétaires, même si la palette de nos métiers s’est considérablement élargie. Les pages qui suivent entendent combler cette lacune, au moins partiellement.
La première partie de notre étude porte sur la rémunération des musicien·nes. Comment gagnent-ils leur vie ? Qu’est-ce qui détermine les montants qu’ils touchent pour leur travail ? L’enquête menée par la sociologue Louise de Brabandère montre que les cachets ne dépendent pas tant pas des barèmes fixés par les Commissions paritaires, en pratique très peu respectés, que des deux facteurs clés qu’elle met en évidence : la situation de jeu (plutôt orientée « commercial » ou « artistique ») et l’identité professionnelle de musicien·ne. En collaboration avec la même Louise de Brabandère, Pierre Bataille, sociologue lui aussi, nous propose pour sa part une analyse de l’activité des musicien·nes facturant leurs prestations via Smart. Ce faisant, il nous donne « quelques éléments de compréhension sur ce que vivre de la musique veut dire dans le contexte belge ». Enfin, dans son article sur le marché de la musique, Quentin Anciaux s’intéresse à la manière dont internet a changé la donne en matière de consommation musicale. Au moment où le Parlement européen se penchait sur une nouvelle réglementation liée aux droits d’auteurs à l’heure du numérique, il était nécessaire de mieux cerner les enjeux de cette évolution.
Le marché belge est exigu et, pour ne rien arranger, les frontières linguistiques ne facilitent pas la circulation des artistes entre les différentes régions du pays. Il est dès lors normal que, les musicien·nes cherchent à se produire hors de nos frontières. D’où la deuxième partie de ce cahier, consacrée à la problématique du développement des carrières des musicien·nes au plan international.
Bernard Moisse est un homme de terrain. Il nous explique dans un entretien quels problèmes rencontrent, en matière de mobilité internationale, ceux qui, comme lui, exercent le métier de tourneur. Sébastien Bours examine en juriste les différentes démarches administratives à accomplir si l’on veut travailler à l’étranger. Son vade-mecum s’avérera indispensable aux aspirants voyageurs. Enfin, nous avons cherché à déterminer de manière chiffrée ce que représentaient pour nos sociétaires leurs activités musicales à l’étranger. Les données relatives aux contrats Smart pour les prestations hors de nos frontières ont permis à Pierre Bataille et Louise de Brabandère de donner un aperçu « des logiques structurant l’exportation de la musique produite en Belgique ».
Les musicien·nes sont des travailleur·euses intermittent·es, trop souvent précaires et mal armé·es pour défendre leurs intérêts les plus élémentaires, que ce soit en matière de rémunération ou de droits sociaux. Néanmoins, des initiatives émergent çà et là, qui visent à faire entendre leurs revendications.
Dans la troisième partie de cette étude, Solange De Mesmaeker et Thomas Blondeel en épinglent deux : FACIR et GALM. Ces groupements professionnels ont en commun la volonté de miser sur la solidarité pour tenter de créer un rapport de force qui soit plus favorable à tous ceux et celles qui s’efforcent de vivre de la musique.